Repère de la crue de la Loire de 1856

Nos anciens avaient pour habitude de graver dans la pierre des ponts et autres bâtiments, les niveaux atteints par les différentes crues afin d’enregistrer dans le paysage, et donc dans la mémoire collective, l’empreinte des inondations. Une application libre, spécialement développée pour cet article, vous guidera facilement pour générer le repère de crue des Plus hautes eaux connues (PHEC), en PDF vectoriel, facilement exploitable par un imprimeur et conforme au modèle officiel. En bonus, une échelle de crue, elle aussi prête à être envoyée à la reprographie.

Voir l’application et générer facilement un repère de crue

Télécharger gratuitement l’échelle de crue limnimétrique – PDF

Une obligation du Maire

Les repères de crue ne sont pourtant pas pérennes et, avec le temps, ils se dégradent ou disparaissent au gré des aménagements urbains. La réglementation a donc imposé au maire un devoir d’inventaire des répères existants, d’entretien des anciens repères et d’établissement des nouveaux repères suite aux nouvelles crues exceptionnelles. Cette obligation concerne toute les inondations et notamment celles par submersion marine.

A quoi ressemblent les repères de crue ?

Les repères de crue sont très divers :

 

Le repère PHEC prend la forme d’un disque blanc de 40 mm de rayon minimum dont la moitié inférieure se compose d’un demi-disque violet comprenant trois vagues violettes un quart plus claires, le segment horizontal de ce demi-disque indiquant le niveau des Plus hautes eaux connues.

L’information « Plus hautes eaux connues » est inscrite en violet au-dessus de cette ligne horizontale. La date de la crue est indiquée en gris sur la partie supérieure, le nom du cours d’eau est inscrit en blanc dans la partie inférieure mais ces deux dernières indications sont facultatives. La mention PHEC est substituée en cas d’absence de date.

La police de caractères du repère n’est pas fixée mais elle doit permettre une bonne lecture et être lisible depuis un lieu public. Le matériau utilisé pour ce repère doit être durable afin d’assurer sa pérennité.

Conseils :

– En mairie, en préfecture ou en discutant avec vos voisins, définissez si vous êtes en zone inondable. Si c’est le cas et en fonction de la rapidité des inondations locales, définissez un seuil de crue à partir duquel vous mettrez à l’abri vos biens et un autre à partir duquel vous devrez évacuer. Les repères et échelles de crue peuvent vous y aider. Le site vigie-crue vous donnera une information plus précise sur les hauteurs de crue et les seuils de vigilances.

– Si votre commune est en zone inondable et que cet affichage n’a pas été réalisé, demandez au maire d’entretenir les repères de crues et d’apposer les repères PHEC, aussi bien pour sensibiliser les plus jeunes et les nouveaux arrivants que pour rappeler aux plus vieux que l’inondation peut toujours revenir et qu’il faut donc s’y préparer.

Regardez près de chez vous les repères de crue et, au besoin, demandez à ce qu’ils soient inventoriés (en mairie dans le DICRIM – Document d’information communal sur les risques majeurs, parfois sur les sites internet des autorités).

Mise en garde (issue du site Prim.net) :

« Les niveaux de crues historiques rapportées ne sont en aucun cas la garantie que le niveau de l’eau ne montera pas au-delà. »

Pour se préparer à une crue :

Site Vigie-crue

Site Météo-France – cartes de vigilance

Fiche Prim.net sur les repères de crue

Fiche Prim.net sur les repères Plus hautes eaux connues – PHEC

Plan familial de mise en sécurité face au risque d’inondation

Article L. 563-3

Arrêté du 16 mars 2006

Obligation du maire en matière de repères de crue

Code source de l’application (développeurs)

By Cédric Moro

Auteur du blog I-Resilience, je suis depuis plus de 20 ans au service de la prévention des risques majeurs, surtout en Europe et en Afrique. J'allie cette expertise avec mes compétences de développeur d'applications, passé par des grandes boites IT, pour vous écrire ici des articles aux croisements de ces deux mondes.

3 thoughts on “L’affichage sur les risques majeurs (Part1) : Les repères de crue”
  1. que faire lorsque l’on découvre dans les archives départementales qu’une rivière a débordé en 1784 avec puissance et entrainé beaucoup de dégâts(destructions de maisons, ponts, métiers à tisser…)
    pas de repère de crue constaté, pas de connaissances des maires de cet évènement recensé une seule fois depuis le 6eme sicle aussi par CHAMPION ( mêmes sources confirmés)
    que prendre en compte et comment alerter ?
    nous rédigeons un article avec un ami pour une société « savante » et je souhaite obtenir des photos aériennes d’un crue de 2001 sur cette zone ainsi que l’altitude de repères IGN
    il existe un syndicat de rivière et une entente interdépartementale
    merci d’avance

    1. Bonjour,
      Je ne vois pas bien de quelle zone vous parlez donc il m’est difficile de voir la situation locale de la prise en compte réglementaire des risques d’inondation.
      La mémoire du risque a toute sa place au sein du Document d’information communale sur les risques majeurs, d’autant plus si vous avez trouvé des archives mentionnant ce risque. Cependant, ce risque n’étant pas réglementé par un PPR, il est possible que le maire refuse en s’en tenant à l’application de la loi stricto sensu et pas au principe de précaution pour l’information des populations, arguant de la faiblesse de fiabilité des sources. Il ne coûte rien quand même de demander au Maire d’ajouter cette information au Dicrim (s’il y en a un), ce sera déjà cela. Avec un petit recommandé, ce serait encore plus fort.
      Pour les photographies aériennes sur la crue de 2001, outre les organismes que vous avez cités, je vous invite à vous rapprocher de l’EPTB local (Etablissement public territorial de bassin) qui les détient peut-être. Sinon, il est possible de se rapprocher de la préfecture (DDT). En effet, c’est la préfecture qui gère opérationnellement les urgences de types crue. Il est fort possible que lors de la crue de 2001 dont vous parliez, ils aient eu accès à ces photos pour avoir un meilleur état de la situation sur le terrain. De plus, c’est bien la préfecture qui décide de la mise en oeuvre des Plans de prévention des risques, raison de plus donc pour aller les voir pour leur apporter vos éléments de compréhension du risque local.
      La reconnaissance de risques majeurs sur un territoire est un travail de longue haleine.
      Bonne continuation.

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